La logique du pourrissement c’est l’écorchure qui s’infecte et le microbe qui se délecte quand se rengorge le furoncle (…) C’est la fissure qui rigole et la rigole qui s’fend la gueule. C’est la chaussure qui prend l’eau, c’est la peinture qui s’écaille, la moisissure prend ses aises (…) C’est un destin que l’on marchande dans un pays qui marche à l’os (…) La prodigieuse problématique de la tactique du pourrissement, la logistique du pourrissement, la dialectique du pourrissement, la statistique du pourrissement, la balistique du pourrissement. Et dès l’école maternelle, l’instruction civique du pourrissement, toute une éthique du pourrissement, une poétique du pourrissement, celle d’une fleur inconnue ou presque sidéralement transparente aux confins de l’absurde éclose.
Je vous livre ces mots de Joby Bernabé, tirés de l’Album 3 mots 7 pawol, 1985, produit par Henri DEBS (eh oui un guadeloupéen qui produit un martinicais), en remplacement du titre initial, la minorité silencieuse en a majoritairement marre. En effet, depuis trois semaines, la situation se dégrade et je fais partie de ceux qui pensent que cela a assez duré. Qu’il est temps de redonner la liberté d’exercice, de circulation, d’approvisionnement, à la majorité. Mais j’ai le sentiment qu’il y a un consensus pour que la situation se dégrade et pourrisse …
Errol NUISSIER