Question : La parole libératrice ? créatrice?
La parole devient libératrice à partir du moment où elle est exprimée de façon libre, mais aussi de façon rassurée, dans un contexte de confiance et de sérénité, puisque la personne qui parle a vraiment le sentiment qu’elle est écoutée, qu’elle sera soutenue et accompagnée dans l’expression de son vécu et dans le travail de réflexion qu’elle-même sur l’utilité de sa personne et de l’intérêt de sa situation. Toutes ces obligations sont nécessaires et surtout, il convient d’éviter le jugement ou les injonctions du style « tu n’aurais pas dû faire ça » « tu as eu tort de faire comme ça » ou « tu devrais faire ceci tu devrais faire cela ». Il est nécessaire que chaque personne victime puisse prendre le temps de se ressentir la force le dire, de se croire capable de s’exprimer et d’être entendue, de faire confiance à a personne qui recueillera sa parole, de se faire confiance, pour enfin exprimer sa souffrance. Par conséquent lorsque l’on a passé tous ces caps, il est important que la parole soit recueillie avec écoute, avec attention, avec bienveillance, avec affection, pour faciliter le sentiment que non, elle n’est pas une victime éternelle, elle est capable d’être prise en considération, ce qu’elle dit de ce qu’elle a vécu est important, qu’elle doit être protégée, elle doit être capable de se prendre en considération et de se protéger.