Le travail de deuil apès un Accident Vasculaire Cérébral.
Le travail normal du deuil se structure autour des quatre étapes suivantes :
– La phase d’annonce et d’information, qui est tout de suite associée à une période de sidération (je ne peut pas y croire, ce n’est pas vrai). Il est sous le coup d’une vive émotion.
La phase de déni et de révolte : dont le rôle est de protéger individu contre l’impact trop massif de la nouvelle. Il s’agit pour le sujet de tenter de fuir la situation douloureuse, y compris par un discours irréel et des actes inadaptés.
– La phase de dépression, se partage en trois domaines essentiels (altération somatique, altération intellectuelle, troubles de la sphère affective). Parmi les altérations somatiques, nous pouvons trouver des troubles de l’appétit, du sommeil et de l’activité spontanée. Les altérations intellectuelles concernent surtout l’utilisation des fonctions plus que leur perte. C’est le retour à la réalité, qui permet de sortir de cette phase essentielle pour le travail de deuil.
– Le sentiment de mort physique et de mort psychologique. Le sujet a le sentiment qu’il ne sera plus jamais comme avant, que ce moi que je connaissais est mort. Il a aussi l’impression qu’un autre lui-même est en train de naître.
– La phase d’adaptation : cette période commence effectivement lorsque le patient accepte son nouvel état et retourne à une vie socialisée. Cette phase qui marque la fin du deuil, ne se solde en aucun cas par l’oubli. Il restera toujours une trace des bouleversements vécus lors du deuil, une cicatrice particulièrement sensible aux périodes d’anniversaire de l’accident. Dans tous les cas, un deuil conduit jusqu’au bout produit une maturation de la personne : elle ne sera plus jamais comme avant, mais elle peut aussi transformer en enrichissement, affective comme intellectuelle les épreuves passées.
Le travail de deuil sera facilité par la présence de l’entourage. En effet, une situation de solitude risque d’entraîner une évolution pathologique du deuil, qui pourra être différé ou inhibé, où on va s’exprimer sur une forme ambivalente, génératrice d’agressivité. Il existe également d’autres facteurs qui favorisent ou aggravent le travail de deuil : la précocité de la perte, le degré d’atteinte de l’autonomie, l’aspect visible de la déficience, l’aspect esthétique et le degré de dépendance qu’elle implique. D’autres facteurs tels le sexe, l’âge, les habitudes de vie, la présence de deuils plus anciens ont aussi une influence sur le processus.
Errol Nuissier, Psychologue Clinicien.